Comment fonctionne un système de plafonnement et d'échange du CO2?
L’objectif est simple : décarboner. Il existe toutefois de nombreuses manières pour y parvenir. Les systèmes de plafonnement et d'échange appliquent les lois du marché libre, de l'offre et de la demande, incitant les industries à réduire leurs émissions de carbone de la manière la plus optimale pour leurs opérations.
Mise en place du plafond
Tout commence par la science
Le fondement de tout système de plafonnement et d’échange repose sur des recherches scientifiques. Il s’agit de d'abord déterminer les niveaux de températures viables pour que la Terre reste habitable. Ensuite, les scientifiques quantifient l’impact des émissions de carbone sur l’augmentation de la température mondiale. Ils peuvent ainsi établir combien de dioxyde de carbone peut être émis sur une période déterminée sans dépasser les seuils de température prédéfinis.
Déterminer le budget carbone
Une fois ces valeurs calculées, les scientifiques peuvent établir un ‘budget carbone’ total pour une certaine région. Celui-ci représente la quantité maximale de CO2 qui peut être émise tout en restant au-dessous des limites de température prédéfinies. Les régulateurs prennent en compte ce budget carbone global et le divisent en dotations annuelles, déterminant la quantité maximale de CO2 qu’une économie peut émettre chaque année.
Cette division en ‘budgets annuels’ permet un meilleur contrôle et suivi des émissions de carbone dans le temps. Les industries doivent réduire progressivement leurs émissions pour rester dans ces limites annuelles, rendant ainsi la transition vers une économie à faibles émissions de carbone plus gérable. Le but est de décarboner progressivement plutôt que d’obliger les industries à cesser trop brutalement d’émettre du CO2, ce qui pourrait compromettre la stabilité économique.
Optimiser la gestion du budget
Le « plafond » dans un système de plafonnement et d'échange est donc la limite totale d’émissions de quotas carbone qui correspond à la limite totale d’émissions de CO2 réelles fixée par les régulateurs. Ce plafond garantit que le budget carbone global ne sera pas dépassé. De plus, les régulateurs peuvent surveiller et contrôler la quantité de carbone émise chaque année, en d’autres termes, comment le budget global est consommé au fil du temps.
L’échange d’instruments financiers
Créer des incitations financières
Consommer une partie du budget carbone total n'est pas sans coût. L'aspect « échange » du système de plafonnement et d'échange signifie qu'il existe une incitation financière pour les industries à réduire leurs émissions. Les systèmes de plafonnement et d'échange encouragent les industries à investir dans des technologies plus vertes pour pouvoir continuer à produire des volumes similaires sans être alourdies par le coût du carbone. Le ‘plafond carbone’ est donc associé à des actifs financiers : les quotas carbone.
Les quotas carbone, un actif financier
Dans un système de plafonnement et d’échange, chaque tonne de CO2 du budget carbone total est associée à un contrat financier: le quota carbone. Pour qu’une industrie puisse émettre une tonne de CO2 (et donc consommer une partie du budget carbone global), elle doit acheter un quota carbone. Cela crée un coût direct pour l’émission de carbone, incitant les industries à trouver des moyens de réduire leurs émissions.
Comment fonctionnent les échanges
Au-delà du simple paiement pour avoir le droit d’émettre du CO2, les industries peuvent également échanger leur quotas carbone dans le marché libre. C’est là que l’aspect commercial entre en jeu. En créant un marché financier pour les quotas carbone, un prix di CO2 résulte du croisement de l’offre et de la demande. Les industries qui peuvent réduire leurs émissions plus efficacement peuvent vendre leurs quotas excédentaires à d’autres, créant ainsi une incitation financière à une amélioration continue de la réduction des volumes de CO2 émis.
Décarboniser grâce au libre marché
Le prix des quotas de carbone est donc déterminé par la dynamique du marché libre. À mesure que le plafond carbone est progressivement consommé, la rareté des quotas augmente, faisant grimper leur prix. Ce signal de prix encourage les industries à investir dans des technologies plus écologiques et à réduire leur empreinte carbone.